Antoine Vermorel-Marques, membre du parti politique Les Républicains et député, a récemment présenté une proposition de loi visant à adresser la problématique de la fast-fashion. Selon lui, ce secteur d’activité ne génère aucune opportunité d’emploi en France. Bien que cela puisse être véridique dans le cas de l’ultra fast-fashion, cette affirmation s’avère inexacte lorsqu’il s’agit de la fast-fashion en général.
En France, environ 3,3 milliards de vêtements sont vendus en une année, ce qui représente plus de 48 vêtements par habitant. Ce phénomène est principalement dû à la fast-fashion, également connue sous le nom d’ »industrie de la mode jetable ». Face à cela, le député Les Républicains Antoine Vermorel-Marques a déposé une proposition visant à combattre la fast-fashion grâce à un système de bonus-malus. Selon lui, ces entreprises ne créent aucun emploi en Europe, ni en France.
Cependant, il convient de faire une distinction entre l’ultra fast-fashion et la fast-fashion. En effet, l’enseigne Shein, qui ne possède aucune boutique permanente en France, a créé très peu d’emplois sur le territoire. Bien qu’il y ait une annonce en ligne pour un poste de chef de projet à Paris, l’entreprise emploie seulement une dizaine de personnes, principalement dans les domaines de la communication et du lobbying. C’est ce type d’entreprises que vise le député avec sa proposition de loi, en appliquant un malus aux enseignes qui produisent plus de mille produits par jour.
D’un autre côté, la fast-fashion concerne également des entreprises telles que Zara, Primark ou H&M, qui possèdent des centaines de boutiques et emploient plusieurs milliers de personnes en France. Rien que H&M compte plus de 200 boutiques en France et 4647 salariés. Il est donc important de différencier la fast-fashion de l’ultra fast-fashion. Au début des années 2000, la fast-fashion est apparue avec des enseignes comme Zara, qui ont commencé à proposer des produits tout au long de l’année, au lieu des deux collections habituelles par an.
La fast-fashion est une industrie basée sur des volumes importants de vêtements de moindre qualité à bas prix, selon le Parlement européen. Depuis 2020, l’ultra fast-fashion a pris une autre dimension avec des volumes records. Un exemple marquant est l’entreprise chinoise Shein, qui propose entre 7 000 et 10 000 nouveaux produits chaque jour. En analysant cette marque pendant un mois, l’association Les Amis de la Terre a constaté qu’elle ajoutait en moyenne plus de 7 200 nouveaux modèles par jour sur son site, atteignant parfois jusqu’à 10 800 nouvelles références. Selon la fédération du prêt-à-porter, Shein propose entre 8 000 et 10 000 produits par jour. Le géant chinois a vendu plus de trois milliards de produits en une année.
Ces chiffres sont nettement supérieurs à ce que proposent des marques de fast-fashion comme Primark ou H&M. Par exemple, Zara met en vente environ 500 nouvelles références par semaine, soit 70 par jour. Même si les quantités produites restent importantes, elles sont inférieures à celles de Shein. De plus, le prix moyen d’un produit chez Shein est inférieur à dix euros, tandis qu’il tourne plutôt autour de 30 euros chez Zara. En conclusion, Shein propose en une journée autant de nouveaux produits que des marques françaises comme Gérard Darel ou La Fée Maraboutée dans toute leur vie, selon le président de la fédération du prêt-à-porter.
source informationnelle : francetvinfo.fr
Pascal Petibon, né en 1980 à Lyon, est un journaliste et auteur renommé, passionné par l’information et la communication. Après avoir obtenu un diplôme en journalisme à l’Université de Paris, il a rapidement intégré diverses rédactions, où il s’est fait remarquer par son analyse pointue et son écriture claire.