Accusations de Violences et Harcèlement Sexuel : Benoît Jacquot Confronté à Quatre Nouvelles Actrices

Dans un article publié dans le prestigieux journal Le Monde, Julia Roy, Vahina Giocante, Isild Le Besco et Laurence Cordier, toutes actrices talentueuses, ont décidé de briser le silence et de témoigner de l’emprise qu’elles ont subie de la part du réalisateur renommé Benoît Jacquot. Elles y décrivent avec courage et honnêteté les avances insistantes auxquelles elles ont été confrontées de la part de ce dernier. Les actrices, qui se sont senties piégées et manipulées par le pouvoir et le statut du réalisateur, ont décidé de prendre la parole pour dénoncer ces comportements inacceptables. Toutefois, Benoît Jacquot, bien que reconnaissant certains des faits décrits, minimise l’ampleur de ses agissements et nie en partie les accusations qui pèsent contre lui.

Accusations de Judith Godrèche et Quatre Autres Comédiennes

Le réalisateur Benoît Jacquot, déjà visé par une plainte de l’actrice Judith Godrèche pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans », est maintenant accusé par quatre autres comédiennes de violences et de harcèlement sexuel. Dans un article publié par Le Monde le jeudi 8 février, Julia Roy, Vahina Giocante, Isild Le Besco et Laurence Cordier décrivent le comportement du réalisateur qui a abusé de son pouvoir et de sa position pour exercer une emprise sur elles.

Témoignage de Julia Roy

Julia Roy raconte des faits qui remontent à une dizaine d’années. Elle a rencontré le réalisateur en 2013 lors d’une conférence qu’il donnait à Sciences Po à Paris sur la « politique de l’intime ». Après avoir salué l’animateur de la rencontre, Benoît Jacquot lui a sauté dessus pour lui donner un papier avec son numéro et lui a demandé plusieurs fois de l’appeler. Julia Roy, qui rêve de faire du cinéma, le contacte. À l’époque, elle a 23 ans et lui 66. Lors d’un premier rendez-vous, il lui annonce qu’il va faire tous ses films avec elle, qu’il l’aidera à écrire les siens et qu’il veut l’avoir tout le temps avec lui et devant lui. Par la suite, il l’invite à Venise. Dans le train couchette, il se rapproche physiquement d’elle, ce qui la met mal à l’aise étant donné leur différence d’âge.

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Julia Roy a collaboré à quatre reprises avec Benoît Jacquot. Sur le tournage du film « A jamais » au Portugal en 2015, dont elle est scénariste, elle déclare avoir été traitée de « pute » et de « salope » dans une chambre d’hôtel. « Il voulait contrôler tout ce que je faisais. Quand je le confrontais à ses violences verbales et physiques, il détournait tout en prétendant que rien de tout cela ne s’était produit », affirme-t-elle. Finalement, l’actrice rentre en Autriche, son pays d’origine. De son côté, Benoît Jacquot reconnaît avoir proféré « très probablement » des insultes, lui avoir donné « un coup de pied au cul » et lui avoir jeté un verre d’eau au visage.

Témoignage de Vahina Giocante

Vahina Giocante affirme quant à elle « mépriser » Benoît Jacquot. En 1999, à l’âge de 17 ans, elle se retrouve sur le plateau du film « Pas de scandale » du réalisateur, qui avait alors 52 ans. On lui avait prévenu de la réputation du cinéaste. « J’évitais certaines situations, comme lorsqu’il voulait faire des lectures dans l’hôtel où il logeait. Sur le plateau, il se lançait d’abord dans un jeu de séduction assez subtil. Mais tout basculait lors d’une scène, celle du lit », relate-t-elle. Dans cette scène, elle devait sortir du lit et attraper un long t-shirt par terre pour se rhabiller. « Je fais la scène une première fois. Puis Benoît Jacquot vient me voir et me demande de la refaire sans porter de culotte en dessous du t-shirt. Cela n’a aucun sens scénaristique, puisqu’il couvre ma culotte », explique-t-elle. Après avoir convaincu l’habilleuse de lui donner « une culotte couleur chair ou un string », elle refait la scène. « Benoît Jacquot me regarde d’en bas, avec ce petit sourire narquois et me dit : ‘Tu vois, ce n’était pas si difficile.’ C’était seulement pour lui une question de pouvoir, un fantasme personnel », dénonce-t-elle. Vahina Giocante raconte ensuite que le réalisateur lui a fait des avances et du chantage en lui disant : « Est-ce que tu comprends bien que, si tu es gentille avec moi, tu feras le prochain film ? ». Suite à cela, son attitude a changé, il est devenu froid, distant et odieux. Il préférait même passer par le premier assistant réalisateur pour lui parler.

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Témoignage d’Isild Le Besco

Isild Le Besco a collaboré à six reprises avec Benoît Jacquot. Elle l’a rencontré en 2000 sur le tournage du film « Sade » alors qu’elle était mineure. Elle a été en couple avec le réalisateur quinquagénaire pendant plusieurs années. Dans une déclaration transmise au journal Le Monde, elle affirme avoir subi des « violences psychologiques ou physiques », mais elle préfère garder le silence dans la presse et réserver son témoignage éventuel à une convocation devant un tribunal et à un récit écrit sur lequel elle travaille depuis des mois. Néanmoins, elle souligne avoir mis du temps à comprendre où ses limites avaient été franchies et par qui.

Benoît Jacquot nie toute violence physique à l’égard d’Isild Le Besco, mais admet avoir refusé d’avoir des enfants avec elle, ce qui aurait été très mal vécu par cette dernière.

Témoignage de Laurence Cordier

Une autre actrice, Laurence Cordier, qui était présente sur l’un des tournages, témoigne de ce qu’a vécu Isild Le Besco. Elle décrit Benoît Jacquot comme quelqu’un qui surveillait ce qu’elle mangeait, la reprenait et lui parlait mal. « On dirait un père malsain. Isild était tout le temps terrifiée et semblait être transformée en accessoire », raconte-t-elle. Elle affirme également avoir dû faire face au cinéaste en 2009, lorsque ce dernier lui a fait une déclaration au restaurant en lui disant : « Il faut qu’on vive une histoire ensemble, tu vas être mon égérie. (…) Je sais qu’au fond de toi, tu en as envie, ça va être merveilleux. » Malgré les refus de Laurence Cordier, il lui a glissé dans la poche de son manteau la clé de son appartement et l’a vertement éconduite quand elle a tenté de la lui rendre.

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Benoît Jacquot confirme ce récit en déclarant : « Je lui ai mis une clé dans la poche. Est-ce un crime ? Elle me plaisait beaucoup, j’avais l’impression que je lui plaisais aussi. » De manière générale, le cinéaste attribue ces accusations des quatre actrices à un « néopuritanisme assez effrayant ».

Ces témoignages poignants mettent en lumière les comportements abusifs et le pouvoir exercé par certaines figures de l’industrie cinématographique. Les accusations portées par Julia Roy, Vahina Giocante, Isild Le Besco et Laurence Cordier contre Benoît Jacquot soulèvent des questions cruciales sur la dynamique de pouvoir et la nécessité de responsabiliser les auteurs de telles violences.

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